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Titre du blog : Blog des parents d'élèves APEPA lycée FREPPEL
Auteur : freppel
Date de création : 30-09-2008
 
posté le 17-06-2009 à 22:27:34

Les trois chantiers de Guy Mielcarek

A 54 ans, Guy Mielcarek va quitter la direction du lycée Freppel. Il laisse les forts en thème et rejoint un établissement tourné cette fois vers le monde de l'industrie, à Haguenau.

Faire passer le lycée Freppel de lycée d'élite à lycée d'excellence : c'était là l'un des trois chantiers que s'était fixés Guy Mielcarek. Mais quelle est la différence ? interrogeront beaucoup. Elle est de taille, explique en substance le proviseur : un lycée d'élite a d'excellents résultats en sélectionnant son public. Un lycée d'excellence emmène la totalité de ses élèves au meilleur niveau possible pour chacun, sans esprit de sélection. L'objectif était notamment de réduire au maximum les redoublements à la sortie de la seconde. Plutôt que d'en sélectionner les élèves, il s'agissait de les accompagner jusqu'au bac. Le lycée est ainsi passé d'un taux de redoublement des secondes de 24% en 2004 à 12% aujourd'hui.
 Ces méthodes qui répondent à un esprit nouveau n'ont pas nui à la réputation de Freppel. Bien au contraire : avec 98% de réussite au bac, Freppel reste l'excellent lycée qu'il a toujours été.
 Témoins de ces changements dans les évaluations, les fameux classements tant guettés par les parents, qui établissent une hiérarchie entre les établissements. On ne juge plus aujourd'hui le taux brut de réussite au bac. On intègre des facteurs comme l'environnement sociologique et partant les taux de réussite attendus, ou encore les politiques des établissements. Résultat  : Freppel est classé 1er lycée d'Alsace par le numéro d'avril du magazine L'Express.
 Sans toucher au mérite du proviseur, on dira que la tâche aura trouvé un terrain favorable avec une population d'élèves qu'on qualifie de facile. En revanche, il est plus délicat de faire bouger les profs.

Pas facile culturellement  d'introduire le travail collectif dans les équipes d'enseignants

 Et là, c'était le 2e chantier du proviseur qui a introduit le travail collectif dans les équipes d'enseignants. Ce qui n'est pas aisé culturellement, reconnaît Guy Mielcarek. But de la manoeuvre : le travail d'équipe fait progresser la pratique des professeurs. Ici, on sort de la stricte liberté pédagogique largement défendue par le corps professoral. Mais travail d'équipe n'est pas déni de liberté pédagogique, soutient au contraire Guy Mielcarek, qui rappelle le premier mot du projet d'établissement : ensemble. On supposera la tâche pas complètement aboutie si le proviseur confie y être arrivé « avec un certain nombre d'équipes. » Ce qui rappelle l'autre rôle d'un chef d'établissement, celui de relais de la parole institutionnelle. Le 3e chantier de Guy Mielcarek, pas facile non plus, dit-il, est d'expliquer le sens des textes puisque dans un établissement, personne mis à part le principal ou le proviseur ne parle aux enseignants.
 Freppel, c'est du pain béni avec une population d'élèves largement représentative des catégories socioprofessionnelles favorisées. Les profs sont à l'avenant : ce sont des passionnés, dira d'eux le proviseur.
 Guy Mielcarek va changer de monde. ll rejoint à la rentrée le lycée Alphonse-Heinrich de Haguenau, un établissement technique en pleine restructuration. Ici, plus de forts en thème mais des gars et des filles motivés par une industrie largement partenaire de l'établissement. Un vieux rêve et un retour aux sources pour l'ingénieur de formation qu'est Guy Mielcarek.

 

C.R.

Édition du Mer 10 juin 2009